STREET PROJECT Conduit par Anne-Emmanuelle Lazar avec Cinq TARA Girls

INTRODUCTION

Ce projet fait suite à celui mené avec les TARA Boys en 2014. Il a consisté en 6 séances d’une à deux heures chacune. C’était la première expérience de ce genre pour les filles participant au projet. Le but était de tenter de comprendre la vision que les filles peuvent avoir de la rue, en prenant en compte le fait qu’elles ont pu y vivre par le passé, été exposées aux violences que renferme cette dernière, ou a minima été victimes d’un passé traumatisant. Pour cette raison, il était intéressant et instructif d’observer leur manière d’appréhender leur passé, mais aussi de voir dans quelle mesure leur vie dans un environnement protégé comme TARA peut avoir changé leur point de vue sur la rue. Bien évidemment, aucune question directe sur leur vie passée ne leur a été posée, si ce n’est pour savoir si elles n’avaient connu que les rues de Delhi.

Première séance : discussion sur "la rue"

Un grand merci à Neha Purohit qui a participé à cette séance pour aider à traduire certains mots de l’hindi vers l’anglais.

Les filles ont d’abord été invitées à se présenter et à dire si elles avaient toujours connu Delhi. Les informations ci-dessous sont basées sur leurs propres réponses..

Roshni, 11 ans, est née à Bhopal, dans le Madhya Pradesh. Elle a quitté sa ville à l’âge de 6 ans. Elle y retourne tous les ans.

Noorjahan, 12 ans, est née à Delhi.

Kamal, 12 ans, est née dans le Chhattisgarh, mais a vécu à Amritsar, dans le Panjab. Elle a quitté la ville à l’âge de 6 ans.

Soni, 12 ans, est née à Delhi.

Dyana, 13 ans, est née à Kaboul, en Afghanistan. Elle a quitté son pays natal à l’âge de 4 ans et n’en a pas beaucoup de souvenirs.

1)Qu’est-ce que le mot “rue” évoque pour vous ?

Roshni: "Une route avec des pierres éparses, la folie générale et un homme qui s’empiffre de parathas (pains plats indiens)."

Noorjahan: "Des lampadaires, des immeubles, des voitures sales et de la pollution."

Kamal: “Des ordures, de l’eau noirâtre dans les caniveaux, des rues étroites. ”

Soni: “Marcher et porter des sacs pleins de bouteilles, Chandni Chowk (un vieux et très fréquenté marché de Delhi). ”

Dyana: “Des routes pleines de voitures, des magasins, du bruit et de la pollution.”

2) Et à propos de l’odeur de la rue ?

La rue sent les ordures, le tabac, les fleurs, le parfum (si quelqu’un passe à côté de nous), le jalabi (des confiseries frites dans du sirop de sucre), les gâteaux et les chow mein (nouilles chinoises).

3) Et qu’en est-il de la lumière dans la rue ?

Il y a des pétards à Diwali, des lampes chinoises sur les murs, de longs feux de signalisation jaunes.

4) Comment est la nature à Delhi ?

A Delhi, il y a de gros arbres comme les banyans ou les pipals (figuiers des pagodes). On peut aussi y trouver quelques fleurs jaunes : des amaltaz (Kamal a, de ce fait, été rebaptisée "Kamaltaz" par les autres filles). De manière générale, il y a plus de verdure que de fleurs à Delhi. Ces dernières sont souvent dans des pots. Kamal se rappelle à ce moment-là une fête des fleurs au Panjab.

5) Quels animaux peut-on trouver dans Delhi ?

Des chiens, des vaches, des buffles, des bœufs, des chevaux, des singes et des cochons.

6) Comment sont les gens dans les rues ?

Il y a des gens qui mendient, qui ont des habits sales, qui transportent des choses sur leurs vélos.

7) Quelle photo de la rue aimeriez-vous prendre ?

Roshni: “les ordures.”

Noorjahan: “Les gens qui mendient dans la rue.”

Kamal: “Je voudrais prendre une photo pendant que j’asperge une vache de parfum. Ou alors une photo des arbres.”

Soni: “Les fleurs.”

Dyana: “Les aliments vendus dans la rue.”

Deuxième séance : photos en extérieur

Nous sommes allées au marché le plus proche, celui de Malviya Nagar. Les filles ont eu à leur disposition un appareil photo. Noorjahan, Soni et Dyana ont pris les photos qu’elles voulaient prendre. Roshni n’a pas trouvé beaucoup d’ordures. Elle a pris en photo une poubelle. Comme c’était à prévoir, Kamal a photographié des arbres.

Troisième séance : autoportrait dans la rue

Lors de cette séance, les filles ont reçu des feuilles blanches format A3, des crayons et des feutres.

Instruction: Pour ce premier dessin, vous devez vous représenter dans la rue. Vous avez le choix de la ville.

Roshni a choisi Bhopal.

Noorjahan a choisi une rue dans une ville non définie.

Kamal a choisi Amritsar.

Soni a choisi Delhi. Après avoir fini son dessin, elle a changé d’avis pour Agra, puisqu’elle avait dessiné le Taj Mahal.

Dyana a choisi Chirag Delhi (un quartier du sud de Delhi).

Voici ci-dessous les commentaires que les filles ont fait, une fois leurs dessins finis.

Roshni: “Je suis dans une grande ferme, il y a des arbres immenses et beaucoup de plantes. C’est là que j’ai grandi. L’homme qui arrose les plantes est mon oncle. On aperçoit, en arrière-plan, des collines verdoyantes et une clôture afin que personne ne puisse entrer. La petite maison est celle de mon oncle. La mienne se trouvait derrière les arbres. C’était une grande maison. La maison de mon autre oncle s’y trouvait aussi. Nous avions un groupe de maisons au milieu de beaucoup de verdure. ”

Noorjahan: “C’est une rue typique de Malviya Nagar. Il y a des fastfoods, des momos (des raviolis du Nord-Est de l’Inde), des mithai (sucreries). Je demande à la dame enceinte : «Puis-je vous aider à traverser la rue ? ». Et elle me répond : « Non, je peux y arriver toute seule.”

Kamal: “Il y a beaucoup de magasins et d’immeubles, qui ont été décorés pour la fête de Divali. On y vend plein de choses. Cet homme balaye la poussière et je le regarde faire. J’avais les cheveux longs comme ça quand j’étais petite. J’avais l’habitude de marcher et de regarder les choses dans les magasins. Quand j’étais jeune, je voulais avoir des chaussures à talons, mais je ne les ai pas représentées dans mon dessin. J’allais tout le temps voir les chaussures à talons dans les magasins. ”

Soni: “Quand je suis allée au Taj Mahal, j’ai vu des ordures et je les ai ramassées. J’y suis allée lorsque j’étais petite. Il y avait tant de gens ! Ils prenaient des photos, mangeaient et jetaient tous leurs déchets par terre. J’ai dû nettoyer.”

Dyana: “C’est un endroit de Delhi où l’on trouve de nombreux magasins et immeubles. Mon bus scolaire passait dans ce quartier. La vraie vue de l’Inde d’aujourd’hui se trouve là. Il y a des caniveaux sales, des détritus, tant de gens de tant de religions, des mandirs (temples hindous), des gurdwaras (temple Sikhs), des restaurants. Je suis en train d’entrer dans le mandir.”

Quatrième séance : de courts récits d’imagination

Les filles ont dû donner un nom à leurs photos. Chacune d’entre elles a ensuite imaginé une petite histoire à partir du nom trouvé. Soni et Roshni ont dû réécrire leur histoire car leur première version consistait juste en une description de notre promenade au marché.

L’homme au chou

Les hommes jaunes

Les fibres épaisses

Nourriture de vampires

L’affreuse sorcière

L’avide

La femme qui agite la main

L’emballeur rose

Le monde de la lumière

Les fleurs dansantes

Le chien français

L’homme en or

L’homme aux balles

La nourriture en prison

La sinistre sorcière

Une histoire écrite par Roshni

Il était une fois dans ma vie une vilaine sorcière. Elle venait toujours hanter mes rêves et essayait de me causer des problèmes. Une fois, mon rêve devint réalité. Alors que je rentrais de l’école, elle vint à ma rencontre sur la route, me kidnappa et appela ma maman pour demander une rançon. Elle la menaça en lui disant : « Si vous allez voir la police, votre fille sera tuée ! ». Ma mère répondit : « J’ai besoin de temps pour rassembler l’argent. » A plusieurs reprises, je tentai de m’échapper et une fois, j’y parvins, mais une voiture me suivit et me tua. En apprenant ma mort, ma mère se suicida en se jetant d’un balcon. Nous allâmes au ciel, où nous vécûmes heureuses.

L’avare

Une histoire écrite par Noorjahan

Il était une fois deux pauvres hommes qui vivaient dans un petit village. Ils devaient se battre tous les jours pour avoir de quoi manger. Il leur arrivait même parfois de se coucher le ventre vide. Ils décidèrent de se mettre à mendier. Mais cela ne leur suffisait pas pour vivre. Un jour, ils trouvèrent un sac qu’ils rapportèrent chez eux, et dans lequel ils découvrirent beaucoup d’argent. L’un dit alors qu’il valait mieux rapporter l’argent à la police. Mais l’autre répliqua : « Non, nous sommes trop pauvres et cet argent va nous aider dans notre vie de tous les jours. » Le premier homme acquiesça. Tandis qu’ils parlaient, un voleur les écoutait par la fenêtre. Il décida de leur prendre tout leur argent. Il mit son plan à exécution alors que les deux pauvres hommes dormaient. Le lendemain matin, ces derniers s’aperçurent qu’ils n’avaient plus d’argent. De son côté, le voleur était parti au marché s’acheter des vêtements. Dans une boutique, un vendeur lui dit : « Tu me prends pour un imbécile, ou quoi? ». « Et pourquoi donc ? », lui demanda le voleur. Le vendeur lui dit alors : « Ce sont des faux billets ! ». Le voleur s’en trouva choqué et très triste.

Né en France mais vivant en Inde

Une histoire écrite par Kamal

Un jour, dans ma jeunesse, je me rendis sur un marché où je vis beaucoup de choses magnifiques. Mais il y avait quelque chose d’étrange – tous les animaux parlaient et s’achetaient de la nourriture et des habits. Tout d’abord, je fus interloquée, puis je me dis que cela pourrait être formidable de parler à des animaux. Je me dirigeai donc vers un chien et lui demandai son nom. « Jack » me répondit-il. Puis je lui posai plusieurs questions à propos de sa vie passée. « Je vivais en France, heureux, lorsqu’un jour, un garçon m’emmena en Inde en avion. Personne ne peut rien y faire, mais on est plus libre ici qu’en France car j’ai toujours de quoi manger et les gens prennent soin de moi ». J’étais à la fois triste pour lui et contente car il avait l’air heureux ici. Quand nous eûmes fini de parler, je regardai derrière moi et vis ma mère qui me grondait sévèrement car j’étais en retard pour aller à l’école. Je m’éveillai alors et me dis : « C’était vraiment un beau rêve ! » et me rendis, toute joyeuse, à l’école.

La lumière du monde

Une histoire écrite par Soni

Il était une fois une vieille reine, Valérina. Elle était très riche. Elle alla dans la jungle et en revint avec des lumières éclatantes qu’elle ramena dans son château. Elle avala ces lumières et son corps en fut tout illuminé. Mais celui-ci devint si brillant qu’elle en mourut. Tous les habitants du village étaient heureux car elle était une mauvaise reine, et qualifièrent donc ce jour de « jour radieux ».

La femme qui agite la main

Une histoire écrite par Dyana

Lisez attentivement ce conte, car il est très intéressant… Il était une fois une ville très animée. Chacun était tellement occupé par son travail et par sa vie que personne n’avait de temps pour échanger. Mais cette femme était si particulière que chacun des habitants de la ville lui donnait un peu de son temps et de son argent. Elle se trouvait au milieu du marché et dansait dans une robe déchirée, le visage mal lavé. Sa danse était divertissante et drôle et elle la finissait en agitant la main vers les gens pour leur demander de l’argent, car c’était une mendiante. Je n’arrivais pas à me la sortir de l’esprit. Je revins donc le lendemain et cette fois, je lui donnai une pièce de 10 roupies. En m’approchant d’elle, je m’aperçus qu’elle était un peu âgée. J’en fus très surpris et me vint alors une morale pour cette histoire : IL N’Y A PAS D’AGE POUR DANSER.

Cinquième séance : une histoire et un dessin en commun

Les filles ont été invitées à composer une courte histoire commune à partir des cinq qu’elles avaient inventées individuellement. Chacune à tour de rôle ajoutait une phrase mettant en scène le personnage présent à l’origine dans leur propre récit. Elles ont ensuite réalisé ensemble un dessin pour illustrer cette nouvelle histoire.

Les lumières de la sorcière

Une histoire écrite conjointement par Roshni, Noorjahan, Kamal, Soni et Dyana

Il était une fois un chien qui faisait ses courses au marché. Il alla dans un magasin où une femme avide vendait des hot-dogs. De l'extérieur, la boutique ressemblait à un paradis avec beaucoup de lumières de Diwali et de fleurs dansantes. Sur le devant, il y avait un grand panneau avec une belle dame qui mangeait un hot-dog. Quand la commerçante (c'était une sorcière) vit le chien, la cupidité lui vint à l'esprit et elle songea à en faire un hot dog. Elle commença à agiter les lumières et à danser et elle invita le chien à franchir le seuil. Quand celui-ci fut à l’intérieur magasin, il vit de nombreux chiens accrochés au mur et en fut profondément effrayé. Alors la sorcière s’approcha de lui et essaya de l'attraper, mais il lui dit : "Je n'ai pas bon goût car je suis un chien français !”La sorcière lui répondit alors : "Pas de problème, je vais faire de toi des frites de chien à la française! Je vais te mettre plein de fleurs et de lumières de Diwali dessus pour que tu aies l’air beau, brillant et savoureux, et j’irai te vendre au marché !"

Sixième séance : interprétation et commentaires

Pour la dernière séance, les filles ont joué leur histoire et une vidéo a été tournée.

Elles ont ensuite donné leur avis sur le street project.

Roshni : Ma propre rue est verte

“C’était super, on s’est bien amusées en écrivant ces histoires imaginaires et en faisant du théâtre. La rue dont j’ai parlé lors de la première séance n’était pas propre, la route n’était pas bien entretenue. Sur mon dessin, j’ai fait ma rue propre et pleine de verdure.”

Noorjahan : un dessin pour un souhait

“Le street project était vraiment génial. Quand j’ai entendu le mot « rue », j’ai tout de suite pensé à la pollution, aux pauvres gens dans la rue, aux nombreuses voitures, rickshaws et vélos. Mais quand j’ai dessiné moi-même la rue, j’ai fait des routes propres et sans trop de monde. Je voudrais que les rues soient comme dans mon dessin.”

Kamal : Nettoyons nos rues !

“C’était vraiment génial, je me suis bien amusée et j’ai appris à inventer des histoires. Quand on a parlé de la rue, la première chose qui m’est venue à l’esprit était la saleté, mais quand j’ai fait mon dessin, j’y ai mis un homme en train de nettoyer car je pense qu’il est important de montrer qu’on peut rendre nos rues plus belles à voir.”

Soni : un rêve d’arbres et de fleurs

“C’était super, j’ai adoré ces activités, faire des dessins. J’ai appris beaucoup de choses. Quand j’ai entendu le mot « rue », j’ai directement pensé à des gens sales avec de vieilles chaussures. Par mon dessin, j’ai voulu montrer que les gens pouvaient changer leur état d’esprit et rendre leur ville magnifique avec plein d’arbres et fleurs.”

Dyana : la beauté cachée de la rue

”Quand j’ai entendu le mot « rue », ça résonnait en moi comme un endroit où les gens sont pressés et très occupés, où l’on ne prend pas le temps de prendre soin des autres. Dans mon dessin, j’ai représenté un endroit très calme, où personne ne se bouscule. J’ai beaucoup aimé notre promenade au marché. Je n’avais jamais vu la rue de cette façon-là auparavant. Il y a de la beauté dans la rue. En prenant mes photos, je m’en suis rendu compte.”

CONCLUSION

Il y a une réelle différence entre ce que les filles ont pensé de la rue lors de la première séance et qui était essentiellement négatif (des rues malodorantes, sales et bondées) et ce qu’elles en ont représenté dans leurs dessins. Ce qui frappe, c’est l’utilisation de couleurs éclatantes et l’ambiance paisible qui détonnent avec la manière dont les filles avaient elles-mêmes décrit les rues. Seule Soni fait exception avec son dessin d’un inquiétant Taj Mahal noir où elle se représente en balayeuse de rue. Mais elle y a tout de même ajouté quelques détails plus joyeux, comme des arbres verts, des fleurs et un magnifique ciel bleu.

Alors que la consigne était d’illustrer la rue, deux filles ont fait un choix différent. Roshni a dessiné un endroit dans son village natal qui ressemble davantage à un grand champ qu’à une rue. Quant à Soni, elle a trouvé difficile de définir précisément l’endroit représenté sur son dessin – elle a tout d’abord nommé Delhi, puis Agra, mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas une vraie rue au sens strict du terme. Ce qui semble plus important ici, c’est que toutes deux ont voulu mettre l’accent sur des souvenirs d’enfance (ou prétendus tels, comme cela semble le cas pour Soni).

Lorsque les filles ont commenté leurs dessins, elles ont surtout souligné la saleté et les problèmes de la rue réelle en comparaison avec leur intention de montrer une rue propre, verte et reposante. Cette vision positive pourrait être interprétée comme une manière de sublimer leur propre expérience de la rue et même, pour celles qui ont choisi une scène du passé (Roshni, Soni), comme une manière de magnifier leur propre enfance. Un autre point intéressant est le fait que Dyana se montre de dos sur son dessin, tandis que toutes les autres se montrent de côté ou, comme dans la plupart des dessins d’enfants, de face (ce qui donne un petit côté théâtral au dessin de Kamal, puisqu’elle est censée regarder le balayeur). Ce détail est un peu troublant lorsqu’on sait que Dyana a dû cacher son visage pendant quelques années du fait de sa situation personnelle.

Les titres que les filles ont donnés à leurs photos montrent leur sens de l’humour (comme avec les «fibres épaisses» convoitées par une dame bien en chair), tout comme leur capacité à transformer un paysage banal en un pays rêvé ("Le monde de lumière").

Néanmoins, leur histoire écrite en commun montre que leur imaginaire n’est pas dénué de cruauté. La scène des chiens pendus dans le magasin est assez terrifiante et la fin de l’histoire n’est pas joyeuse : le héros jappeur sera tué et vendu. Mais encore une fois, l’ajout de détails amusants (un chien enveloppé dans des guirlandes de lumière et couvert de fleurs dansantes) semble montrer que les TARA Girls sont à présent en capacité de trouver les clés pour surmonter les traumatismes de leur vie intérieure.

Publié le 26.11.2018