Les gens mourront plus de la faim que du virus.

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Je suis d’accord avec l’affirmation selon laquelle la pandémie a accru les inégalités en Inde. Celles-ci existent dans notre société depuis longtemps, elles ne sont pas apparues avec la pandémie. Mais il est certain que la crise, qui a affecté l’ensemble de la population, riche ou pauvre, a mis en évidence les différences sociales qui prédominent.

L’Inde est l’un des pays les plus touchés par la pandémie qui vient s’ajouter aux problèmes déjà existant dans le pays. Il faut savoir qu’en Inde, la moitié de la population active perçoit son salaire à la fin de la journée de travail. Lorsqu’on leur a interdit de sortir, et donc d’aller travailler, ces travailleurs pauvres ont perdu toute source de revenus. Tandis qu’une partie de la population était confinée à la maison, avec assez de ressources pour survivre, une autre partie n’avait pas de toit et/ou pas de ressources. De plus, pour les personnes qui ont tenté de rentrer dans leur village d’origine, le chemin a été difficile, parfois au risque de leur vie.

Même les gens qui travaillent dans le secteur privé ont perdu leur emploi. Je crois que la population mourra moins à cause de la pandémie que de la faim. Pour certains d’entre eux, la vie a toujours été difficile. En raison de la pandémie, leurs conditions de vie ont empiré : les gens ont perdu leur source de revenus et n’ont plus les moyens d’acheter de la nourriture et d’autres biens de première nécessité.

Si nous examinons les autres causes d’inégalités comme les inégalités de genre, je suis certain que de nombreux parents, qui n’ont pas eu la chance d’être éduqués à l’égalité des genres, ont retiré leurs filles du système scolaire. Beaucoup de pères se demandent encore pourquoi ils devraient payer plus pour elles. Quand elles ne vont pas à l’école, les filles sont élevées pour être de « bonnes » épouses. Puisqu’elles sont censées se marier et partir vivre avec leur belle-famille, alors pourquoi devraient-ils dépenser pour elles? Si je commence à répondre à cette question, la réponse sera trop longue, donc je souhaite simplement prier pour eux.

Je crois que les femmes qui travaillent ont leur mot à dire à la maison, puisqu’elles gagnent de l’argent. Maintenant que la situation ne leur permet pas de travailler, je pense qu’elles souffrent plus. Quand elles essaient d’exprimer leurs opinions, elles sont rejetées par leur mari, leur père et aussi leur fils. Oui, bien sûr, la pandémie nous a apportés toutes sortes de malheurs.

Mais pour terminer sur une note plus positive, je voudrais mentionner que les plans d’eau se sont renouvelés dans le monde entier, l’air est plus pur et des dauphins ont été repérés dans le Gange pour la première fois depuis des décennies. La nature a repris ses droits, bien que pour une courte période.

Par Shyamu, 19 ans, de TARA Boys.

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Publié le 19.01.2021