TARA, 5 ans après.

TARA à 23 ans, c'est une expérience qui marque toute une vie !

Il y a 5 ans, en 2017, je partais seule pour 6 mois en Inde. Une fois arrivée à Delhi, je me suis demandé plus d’une fois ce qui m'était passé par la tête. La chaleur, la pollution, le choc culturel et l'extrême pauvreté. On a beau se préparer, on a beau savoir, on a beau penser qu'on a déjà vu toutes sortes de situation difficiles, rien ne prépare à la vie à Delhi, sur le terrain.

Dès les premiers jours, pour commencer à découvrir TARA, j’ai participé à une sortie avec les Tots. J'ai rapidement compris pourquoi j'étais là. J'étais stagiaire au sein de l'équipe "partenariats et communication" et chaque jour nous nous travaillions depuis les maisons. Pour pouvoir communiquer sur les projets TARA, il fallait aussi comprendre leur essence, les enfants. J’accompagnais les Tots durant leurs sorties. Je me souviens d’avoir passé mes samedis après-midis à la piscine avec les TARA Girls, et avoir monté une pièce de théâtre avec les TARA boys.

Étais-je vraiment seule à Delhi ? Plus vraiment, j'étais entourée de 60 enfants qui me faisaient grandir chaque jour. Les 6 mois sont passés très vite. Et il a fallu rentrer, le cœur serré, riche d’une expérience inoubliable. A mon retour, je souhaitais continuer à participer à l’aventure TARA. Alors, avec ma famille et mon compagnon, nous avons décidé de parrainer deux jeunes filles de TARA Girls.

Retour à Delhi, 5 ans après !

Je décide de revenir, pour une courte période cette fois-ci. Revenir à TARA Tots (les enfants de moins de 10 ans) c’est découvrir de nouvelles petites têtes ! Si peu de temps à TARA et déjà tellement épanouis avec un anglais impressionnant pour leur âge. Les enfants crient, courent, jouent à cache-cache. Et soudain, c’est le calme : tout le monde s’attelle, dans la joie, à décorer la maison pour Diwali ! Je dois dire que je suis toujours aussi impressionnée par l’'équipe de nannies qui gère avec tant d’affection et de professionnalisme cette belle troupe !

Puis, direction TARA Boys : mais qui sont ces adolescents bien plus grands que moi ? Un souvenir de mon visage, mais pas beaucoup plus et pourtant pour moi, voir ces jeunes devenus presque adultes me bouscule. D'enfants un peu perdus, ils sont déjà de belles personnes en devenir. Les plus grands sont particulièrement aidants avec l'équipe et de vrais grand frères et modèles pour les plus jeunes. D'autres ont déjà quitté TARA Boys, à leur majorité, pour rejoindre TARA Big Birds.

Le moment tant attendu pour moi : revoir les TARA Girls ! Ma filleule m'ouvre la porte de la maison et je n'ai plus envie de partir. Il y a 5 ans, elle était une petite fille très renfermée sur elle-même, passionnée de dessin. Aujourd'hui c'est une adolescente toujours aussi talentueuse, qui s'est découvert de nouvelles passions dans le chant et la danse, dotée d'une nouvelle assurance et capable de chanter seule devant plusieurs dizaines de personnes pour Diwali. Elle fait partie des grandes à TARA girls et n'a pas peur d'exprimer son avis, son opinion durant une session organisée par Basanti, directrice de TARA. Dans cet espace de discussion et d'échanges, les filles expriment leur ressenti, leurs opinions sur des sujets variés, de l'actualité à la vie à TARA. Après 5 ans, je vois maintenant de jeunes femmes ouvertes d'esprit, curieuses et prêtes à se battre pour prendre la place qu'elles méritent. J'en suis persuadée, certaines se donneront même les moyens de venir visiter la France comme beaucoup d'entre elles en rêvent.

5 ans après, je peux réellement voir l'impact que la vie à TARA a eu sur ces enfants. Ils s'affirment individuellement, prennent confiance en eux, sont ouverts d'esprit et conscients du monde qui les entoure. Avec un anglais meilleur que le mien ! Alors que l'organisation et les équipes ont un peu changé, c'était incroyable de voir l'évolution des enfants.

Maintenant, en tant que marraine, je n'ai pas d'inquiétude pour eux. Avec l'aide de TARA, ils se créent une vie qui leur appartient.

Par Marie, ancienne volontaire, actuellement marraine. Publié le 09.12.2022